& les Chroniques
Express
Dive
"Where Do We Go From Here?"

"Where Do We Go From Here?"
par Thomas Papay
DATES | Sorti le 11 décembre 2020 | Publié le mercredi 31 mars 2021
ET ALORS | Si il y a un acteur de la scène électronique underground qui se distingue par sa constance dans l'excellence, c'est bien Dirk Ivens. Trente ans d'activisme sans faille aux commandes de formations cultes et radicales telles qu'Absolute Body Control, Klinik, ou Sonar, c'est cette fois derrière son alias Dive qu'il revient en ce début d'année. Sur la forme, rien de neuf, on reste en terrain connu, celui d'une électro industrielle minimaliste puissante et poisseuse ("Inside Your Head"), parfois plus dancefloor ("Leave Me Be"), mais toujours noire et anxiogène . À mi chemin entre les influences proto indus de The Klinik ("Facing the Moon") et la techno mentale et mécanique de Sonar, les titres s'enchaînent et l'effet "marteau pilon" fonctionne à plein. La production musclée et abrasive et le soin apporté aux ambiances ("Dark Place") instaurent un climat oppressant tout en rage contenue et prouvent une fois encore que Dirk Ivens, au contraire de beaucoup de formations électro indus de sa génération évite toujours soigneusement de tomber dans le cliché propre à cette scène et reste au-dessus de la mêlée. Cette virée nostalgique s'avère donc plutôt rafraichissante et salutaire en ces période de disette de dancefloor.

The Telescopes
"Exploding Head Syndrome"

"Exploding Head Syndrome"
DATES | Sorti le 1er février 2019 | Publié le mardi 5 mars 2019
ET ALORS | Depuis le mythique "Taste" en 1989, Stephen Lawrie mène sa barque tranquillement, fidèle au registre shoegaze/noise/space rock qui est sa marque de fabrique, et dont il est, il faut le dire, l'un des champions actuels. L'âge aidant, la musique s'est faite de plus en plus expérimentale et planante, sans toutefois délaisser une profonde noirceur, larsens et synthés entremêlés à l'infini, lancinants, répétitifs, cotonneux, sur fond de voix monocorde ensommeillée. "Exploding Head Syndrome", comme le précédent, est de cet acabit, et il est magistral. On n'écoute pas les Telescopes pour se distraire, mais pour se soigner : les vapeurs psychédéliques dégagées par cette musique ont ce don extraordinaire d'agir sur le cerveau aussi bien qu'une drogue : on s'y plonge avec délectation, et on en oublie tout le reste.








